Le 04 septembre

Dans un salon du Grand Hôtel des Bains, au Lido de Venise, sur un piano droit, Igor Stravinsky joue pour Serge de Diaghilev les premières mesures d’une partition qui va s’inscrire glorieusement dans l’Histoire de la Musique, Le Sacre du Printemps. Le chorégraphe en sera Vaslav Nijinsky, les décors et costumes de Léon Bakst.

Diaghilev, le directeur des Ballets Russes, aura été le premier commanditaire de Stravinsky avec L’Oiseau de Feu (1910), suivi de Pétrouchka (1911), Plus tard viendront Pulcinella (1920), Les Noces (1923), Apollon musagète (1928). Le grand imprésario russe possédait une vaste culture musicale qui émerveillera toujours Stravinsky.

Igor Stravinsky vient d’apprendre que Debussy a composé au cours de l’été, la musique d’un nouveau ballet Jeux, commandé au mois de juin par Diaghilev : "je suis comblé de joie ayant appris que nous aurons de vous une merveille dont le titre est Jeux. Ne serait ce pas mieux Le Parc ?" écrit le compositeur à son ami français sur cette carte postée à Venise.

4 septembre 1381

Les 30 familles qui avaient le plus participé financièrement à l'effort de guerre pendant la guerre de Chioggia (1378–1381) entrent dans le Maggior Consiglio.

4 septembre 1907

Le comte Paul Kamarowski fut assassiné dans son palais de la place Sainte-Marie du Lys.

C'était un gentilhomme russe, fort riche. Il était veuf et allait épouser une divorcée, la comtesse Tarnowska. Celle-ci avait eu des aventures. Il y avait dans sa vie de sombres histoires d'amour et-de mort.

A Venise, le comte recevait beaucoup. Les amis de la comtesse étaient ses amis; Parmi eux, un- jeune homme, Nicolas Naumof. Un matin, on annonce une visite : c'est Naumof. Kamarowski se rend au salon où l'attend son ami. Sans mot dire Naumof saisit un revolver et fait feu des six coups de son arme. Le comte, frappé, tombe...

4 septembre 1743

Jean-Jacques Rousseau arrive à Venise, à l'Ambassade de France installée au palais Toma Quirini, 967-969, Cannaregio (Fondamenta de Canaregio)
Il prend immédiatement ses fonctions en tant que secrétaire particulier de l'ambassadeur de France, le comte de Montaigu, un personnage brouillon avec lequel il aura de nombreux conflits, notamment sur le paiement de ses gages.

Un travail peu exigeant, l'ambassade... la République de Venise, par nature très méfiante envers les ambassadeurs, se défie encore plus de Montaigu. "Rien de si inutile qu'un ambassadeur de France à Venise" écrivait Montesquieu en 1728.


Source: OC I, p. 297; «Chronologie», p. 43.